Petit bilan à 6 mois d'expatriation
Dans quelques jours, je vais fêter mes 6 mois d’expatriation et quoi de mieux que de fêter ce moment-là ….en Suisse ? Avant même d’emménager à Shanghai, on avait décidé que notre retour annuel se ferait en février afin de bien fêter la nouvelle année chinoise avec notre famille suisse. C’est avec une joie non dissimulée que je m’apprête à quitter ce froid de la mort qui tue pour retrouver un temps tout aussi pourri de l’autre côté du globe.
Avant de me farcir ce long voyage de rien du tout avec mon mari et mes deux petits rôtis sous le bras, j’ai décidé de répondre aux questions qui me sont souvent posées.
1) Non, je ne parle pas le chinois. J’ai fait environ 8h de cours au début et comme je suis une vraie looseuse dans l’âme, j’ai laissé tomber. Dans un sursaut de fierté (et d’ennui aussi), j’ai décidé de reprendre mes cours en janvier et, depuis, je sais :
- compter jusqu’à 9'999. =>Trop fière.
- Dire que ma profession est « maman » à temps plein=> sans commentaire
- Chanter « bonne année » en chinois => hyper utile surtout que je serai à Genève pendant leurs festivités
- Commander une tasse de café => je n’en bois jamais.
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Par contre, en 6 mois, mon fils de 3 ans parle le mandarin comme un chef et quand je vais au marché, je lui demande de chanter très fort des trucs en chinois pour montrer aux commerçants que je ne suis pas une simple touriste de passage et qu’ils peuvent donc baisser leur prix, car à moi, on ne me la fait pas. Comme quoi, ça peut-être utile ces petites bêtes des fois….
2) Non, je n’ai pas d’amis chinois. Ai-je raté mon intégration ? Oui, n’ayons pas peur des mots, j’ai bien foiré et je ne vois pas comment je pourrais faire autrement. Pourquoi un chinois voudrait-il s’intéresser à moi alors que
a) je ne parle pas le chinois
b) il ne parle ni anglais, ni français, ni italien
c) je vais vivre ici de manière temporaire
d) n’ayant pas d’activité professionnelle, ma vie est globalement plutôt plate et le néant intersidéral m’accompagne de manière quasi permanente.
3) Non, je ne suis pas encore tombée en dépression. Je résiste, va savoir pourquoi, le moral est très bon, voire excellent et contre toute attente, je me complais dans mon statut de tai tai. Je fais des trucs assez rock and roll des fois, comme d’aller boire le thé chez les voisines, me balader dans un centre commercial avec une copine ou aider la maitresse à faire des gâteaux avec les élèves. Et aussi bizarre que ça puisse paraître, je n’éclate pas en sanglots. Non, non. Je reste zen et j’accueille toute nouvelle expérience transcendantale avec joie et sérénité dans mon cœur. Amen.