Shanghai dans ta face
En février 2015, je suis partie pour la première fois à Shanghai. Officiellement j’accompagnais mon mari pour un déplacement professionnel. C’est la version qu’on donne à son entourage quand on ne veut pas encore dévoiler le projet fou d’expatriation.
Le but de ce voyage était tout autre. L’entreprise de mon époux avait sorti le grand jeu pour me draguer. Eh oui, car si l’épouse du collaborateur dit non, ils l’ont dans le baba. C’est le genre de projet qui nécessite un minimum de consentement, alors ils ont mis les petits plats dans les grands et ça a commencé à la descente de l’avion.
Ils avaient dépêché une voiture avec chauffeur pour nous emmener à l’hôtel. Mais ce n’était pas n’importe quelle voiture, c’était une voiture avec WIFI incorporé. Alors ça, c’est le détail qui vous change une vie. Je me suis surprise à tomber follement amoureuse de cette voiture, moi d’habitude totalement indifférente aux automobiles. Et les jours suivants, j’ai découvert que les taxis avaient également le WIFI. J’ai donc pu faire faire un petit tour de la ville à ma maman qui se trouvait en Sardaigne, tout ça en direct live.
Passons aux choses sérieuses. Le logement. On a trouvé notre bicoque dans la Green City. C’est le quartier un peu « vert » des expats. Et comble du bonheur, il y un supermarché Carrefour qui se trouve à 200 m de la maison.
Dieu existe et c’est là bas qu’il vit. J’ai remarqué qu’il y avait de la viande certes un peu exotique et très vivante, mais il y avait également des côtelettes d’agneaux ou du rôti de porc mort, le tout avec des étiquettes en anglais. Non pas qu’on soit de grands carnivores, mais ça rassure de savoir que je ne vais pas devoir abattre un serpent pour que mes enfants aient 2-3 protéines dans leur assiette.
L’école. On a choisi le Lycée Français de Shanghai. Le LFS pour les intimes. Notre grand de bientôt 5 ans suivra le programme bilingue. Le matin, les cours en français. L’aprèm, les cours en anglais. Et un peu de chinois par dessus, parce qu’un enfant trilingue ça fait vraiment chic quand ça joue dans un parc.
Notre petit bout de 2 ans ira lui à la crèche bilingue, anglais-chinois. Et là, mon cœur de maman pleure lorsque je l'imagine prononcer ses premiers mots de chinois en zozotant. Il va parler le chinois. Oui j’ai bien dit LE CHINOIS de CHINE ou le mandarin, pour les intellos. Je n’arrive pas à m’y faire. Il était dans mon utérus il n’ y a pas longtemps et dans quelques mois il va dialoguer en chinois. Quel parcours en seulement 2 ans. Ce petit me fascine.
La ville. Pour planter le décor, je n’aime pas New-York, je n’aime pas Bangkok, je n’aime pas Hong-Kong. Bref, je n’aime pas les mégapoles. Mon truc c'est plutôt les petits ports de pêche en Grèce. Les petits villages tout blancs des Cyclades. Alors en débarquant à Shanghai, je ne m’attendais pas au coup de foudre. Et je dois dire que cette ville est bien plus sympa que ce que j’avais pu imaginer. Energique, démesurée et attachante.
De nombreux posts suivront lorsqu’en je l’aurai visitée dans ses moindres recoins.
Pour finir, je dois bien avouer qu'avec un wifi dans la voiture et des côtelettes d’agneau dans le caddie, je me sens mieux parée pour affronter ma petite dépression de tai-tai. C'est finger in the nose que j'appréhende ce petit déménagement de rien du tout.