Une Suisse à Shanghai ... blog d'une expat en Chine

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Shanghai et son réseau de soins

Pour les petits bobos à Shanghai, il y a les cliniques internationales. Ici les médecins parlent anglais, certains sont occidentaux, d’autre sont chinois et ils ont été formés à l’étranger pour la plupart. Les prix pratiqués frisent l’indécence et j’ai la désagréable sensation qu’on pousse à la consommation, en mettant de côté tout code déontologique. J’en veux pour preuve ma petite visite chez une dentiste récemment pour un simple contrôle de routine.

 

Ayant développé une grosse phobie des dentistes, j’ai mis en place une stratégie qui consiste à me brosser les dents comme une toquée pendant de longues minutes. On dirait que ça marche, car je n’ai eu qu’une carie durant toute ma vie. Aussi, tous les 15 ans, après de longues réflexions avec moi-même, des séances d’auto-hypnose, des nuits d’insomnie, je décroche le téléphone et prends rdv avec mon pire cauchemar : le dentiste. 

 

En décembre, j’ai donc réussi l’exploit de montrer ma bouche à une adorable dentiste et paf, prends ça dans ta face, elle me dégote 2 caries. On convient qu’on les soignera après les fêtes de Noel. Sauf qu’entre temps, la dentiste s’est fait la malle et a quitté mystérieusement la clinique. Evidemment comme toute névrosée, j’y vois là un signe du destin : si elle ne peut pas soigner mes caries, personne d’autre ne le fera à sa place. Et je décide de garder pour moi ces caries jusqu’à ce que septicémie et mort s’en suivent. 

 

Dans un moment de lucidité (et d’ennui aussi), 4 mois plus tard, je me résigne à consulter un autre dentiste. Il m’annonce que mon hygiène buccale est parfaite (avec 30 minutes de brossage quotidien, elle peut l’être, coco) et que je n’ai aucune carie.

 

Oserais-je imaginer qu’un médecin puisse inventer un problème pour s’en mettre plein les poches ? Nooooooon, jamais de la vie.

 

Existe-t-il des guérisons spontanées de carie ? Sûrement. Welcome to Shanghai, la « Lourdes » des dents c’est par ici.

 

Passons aux hôpitaux chinois. Pour rythmer mes journées, j’ai décidé d’aller écouter une conférence donnée par un médecin urgentiste français sur le réseau de soins à Shanghai. Bien mal m’en a pris car depuis ce moment, je pleure beaucoup.

 

En cas d’urgence, il n’y a qu’un seul hôpital aux normes internationales qui semble tenir la route et il se trouve à 1h30 de notre maison aux heures de pointes. Mais il ne possède pas tous les services en plus.

 

Pour les autres hôpitaux, l’urgentiste a dit : « ils vont vous soigner certes, mais cela restera l’expérience la plus traumatisante de votre vie ». langue parlée : chinois exclusivement. 50 patients dans une chambre, hygiène inexistante et j’en passe.

 

L’ambulance : elle n’est pas vraiment médicalisée. Des fois, on va vous prodiguer des soins, des fois l’équipe restera les bras croisés. C’est complétement aléatoire, tout comme l’hygiène à l’intérieur du véhicule. De plus, il semblerait qu’elle n’ait pas la priorité sur la route et vu les bouchons qui existent dans une ville comme Shanghai…

 

Il paraît qu’il vaut mieux juger la pertinence d’appeler une ambulance ou un taxi car on ne peut pas mesurer le temps que prendra l’ambulance pour rejoindre votre domicile.

 

Il faudra également leur dire dans quel hôpital vous voulez vous rendre sinon ils choisiront pour vous le plus proche.

 

En résumé, en cas d’infarctus, il faut prendre le temps de la réflexion : taxi ou ambulance ? hôpital chinois le plus proche ou hôpital international dans le trou du popotin du monde ? Y a t-t-il en ce moment des bouchons en ville ou le trafic est-il fluide ? Bien sûr, comme chacun sait, c’est au moment où un caillot est en train de boucher une artère qu’on est le mieux à même de répondre à ces questions, en jetant un œil sur google map pour faire des calculs de distance.

 

Si, par malheur, vous faites une dépression grave, car au bol vous êtes : femme d’expat, n’ayant plus de job , plus de reconnaissance sociale, contrainte d’aller boire le thé chez les voisines pour passer le temps ( coucou à toutes mes voisines adorées en passant), sachez que la psychiatrie n’existe tout simplement pas en Chine.

 

Rien que pour ça, j’ai décidé de tenir bon et de garder le moral au top quoiqu’il arrive, mais le réseau de soin à Shanghai fait quand même un peu flipper sa race. 

 

Au cas où quelque chose de grave devait m'arriver, heureusement le président de la Suisse sera toujours là pour me remonter le moral grâce à cette vidéo enthousiasmante. 

 

http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-le-petit-journal/pid7560-vu.html?vid=1369860



10/03/2016
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