Une Suisse à Shanghai ... blog d'une expat en Chine

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Une italienne à Shanghai : Italia mia quanto mi manchi

Dans la vie, Il y a les coincés du popotin et les coincés de la bouffe. 

Pour le popotin, on voit tous à quoi ça ressemble, pour la nourriture, je vais m'y attarder. 

 

Une coincée de la nourriture est une personne culinairement fermée, peu tentée par la découverte de trucs nouveaux dans des pays exotiques et surtout, surtout, en adoration totale, exclusive et irrationnelle de la cuisine de ses origines. Une psychorigide de la recette originelle, une femme qui se transforme en tigresse, en hystérique, quand on touche au patrimonial culinaire de son pays, en d'autres termes, quand on touche à la cuisine de la nonna. J'ai nommé : LA FEMME ITALIENNE. 

 

Une italienne en expatriation qui se promène dans un supermarché à Shanghai au rayon « mozzarella », ça pleure, ça jure, ça hurle et ça invoque Dio Santo à  la manière des telenovelas mexicaines. 

 

Mais qu’ont-ils fait à la fameuse boule de mozzarella lorsqu'ils ont décidé d'importer ce fromage divin tout droit sorti d’une terre céleste ? Qui est donc le préposé aux achats en Chine afin que toutes les nonne ( = nonna  au pluriel pour tous les incultes qui ne comprennent pas la plus belle langue du monde) viennent lui arracher les yeux et le frapper à coup  de rouleau à pâtisserie ?

 

Ceci est donc  la mozzarella que l'on trouve dans tous les supermarchés à Shanghai :

 

 

 

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Oui, ils ont osé .... 12 petites tranches fines d'un truc qui ne ressemble à rien. 

 

Ils ont dû être ivres morts au moment de passer commande chez leur fournisseur , ce n'est pas possible autrement. 

 

S’il y a un autre endroit dans lequel la femme italienne expatriée à Shanghai a du mal à mettre les pieds, c’est le restaurant italien dont l’équipe en cuisine est composée d’autre chose que d’italiens. Au bol : de cuisiniers chinois. Parce qu’un chinois a rarement une mamma ou une nonna dans son ascendance, il y a des trucs qu’il ne peut pas comprendre. Que le Chinois fasse des nouilles et l’Italien des tagliatelle et tout le monde ne s’en portera que mieux.

 

Mais pourquoi diable vouloir manger des produits italiens en Chine ? PARCE QUE.

 

Je vais avouer un truc inavouable que je n'ose dire à personne ici : je n'aime pas la cuisinne shanghaienne. T'es folle de dire un truc pareil ? Oui. 

 

Ca fait la fille "pas très ouverte sur le monde, qui ne veut pas s'intégrer " blablabla,... mais m'en fiche, fallait que ça sorte. 

 

Donc, voilà, habiter à Shanghai peut être une souffrance culinaire. D’autant plus qu’on n’est plus à un scandale alimentaire près. La semaine dernière, ils ont retrouvé par exemple des fausse méduses (en plastique? ) avec un haut taux d'aluminium, prêtes à être mangées (les français mangent bien des animaux étranges tels que les escargots ou des grenouilles, à chacun ses trucs dégueux, là n’est pas la question. ) Mais voilà, en Chine, à coup de mélamine par ici, hormones et antibio par là, on a un peu les chocottes. 

 

Si les italiens sont les rois de la magouille, il y a quand même un truc avec lequel ils ne vous entourlouperont jamais, c’est la nourriture. La bouffe dans mon pays c’est au même niveau que Dieu, la famille ou le foot, cela fait partie du sacré. De la même manière qu’on ne verra jamais un italien soutenir l’équipe de foot française au mondial (à moins d’une toxicomanie sévère avérée), de la même manière on ne verra jamais une italienne manger cette infâme chose laitière carrée et vaguement française que l'on ose appeler ici "mozzarella ". 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



23/05/2016
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